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Soufflements

13 février 2011

À quoi servent les regrets, à quoi servent les remords

regret_trooper

À quoi servent les regrets, à  quoi servent les remords

Si ce n’est d’endurer ses peines et de suspendre son bonheur

Auparavant, « j’aurai dû », était la phrase sur qui, il se base, mine triste et lamentant sur son sort.

Oui, peut être tu aurais dû, lui dit une voix en lui, mais ton destin a voulu autrement, pourquoi te donnes tu encore du fil à retorde?

Le spectre de la feuille blanche le hante, lui fait peur.

Vivre une vie sans histoires ou espoir a détruit bien des cœurs

À quoi servent les regrets, a quoi servent les remords

Si ce n’est d’endurer ses peines et de suspendre son bonheur

Ici et aujourd’hui, ni là-bas, ni hier, dit-il, fini les rancœurs

Déconstruire le passé pour bâtir le futur, tel serait son labeur

Serait-il aisé de jeter les souvenirs, de remettre à zéro son compteur ?

Sortir des sentiers battus pour atteindre les hauteurs ne se fait que si l'on admet nos erreurs.

À quoi servent les regrets, à quoi servent les remords

Si ce n’est d’endurer ses peines et de suspendre son bonheur

Fini les histoires, fini les contes, la vie lui a fait souvent des détours

Son ombre en sait quelque chose, lui, qui a souvent hésité à le suivre dans ses aventures en pleine jungle habitée de vautours.

Tu as failli mourir, lui dit-il, as-tus oubliés les trahisons, as-tu oublié les chutes provoquées par tes détracteurs?

Non je n’ai pas oublié, répond-il, mais l’enfant avant d’apprendre à marcher, tomber et se lever n’étaient-il pas ses premiers cours!?

Je le regarde droit dans les yeux, je vois une lueur, de la détermination et de la grandeur

Oui tu as raison mon ami, à quoi servent nos regrets, a quoi servent nos remords

Si ce n’est d’endurer nos peines et de suspendre notre bonheur

Omar Ouagued

12 février 2011

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13 février 2011

Ce voleur qui……( Said Mekbel )

Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui.

Ce père qui recommande à ses enfants de ne-pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui.

Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui.

Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui.

C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail et lui qui quitte, le soir, son travail sans être sûr d’arriver à sa maison.

Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui.

C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé... Cet homme qui fait le voeu de ne pas mourir égorgé, c’est lui.

C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autres que ses petits écrits.

Lui qui espère contre tout parce que, n’est-ce pas, les rosés poussent bien sur les tas de fumier.

Lui qui est tout cela et qui est seulement journaliste.

d18b9fb5Saïd Mekbel, journaliste du "Matin d’Alger", assassiné en 1994, le jour de la parution de ce billet.

Saïd Mekbel a été assassiné le 3 décembre 1994 dans un petit restaurant situé non loin du siège du quotidien Le Matin dont il était directeur de publication

9 février 2011

Visa pour la France: Restrictions pour les hommes d'affaires algériens

 

Commentaire :

 

L’information relative aux restrictions de visa de court séjour, imposées par la France aux hommes d’affaires algériens, a tourné en boucle ces derniers jours dans les journaux algériens, suscitant diverses réactions, tout d’abord celle de notre ministère des affaires étrangères, qui a exprimé son incompréhension et qui a déclaré « qu’il n’a pas été consulté par les autorités françaises avant la prise de cette décision ».

Les premiers concernés par ces mesures, à savoir le patronat, n’ont pas tardé à réagir en les qualifiant d’"excessives et discriminatoires", pauvres hommes d’affaires algériens ! -- pauvres par ce qu’ils ont été touchés dans leur amour propre, non pas parce qu’ils n’ont pas d’argent--, nuance.

Du côté de la classe politique, même le parti al Nahdha, qui se dit islamique, donc pas1638064 pro-occidental ou du moins idéologiquement, a publié un communiqué dans lequel il dénonce cette décision et demande aux autorités algériennes d’appliquer, et je cite, « le principe de réciprocité », comme si les hommes d’affaires français font la queue devant les consulats algériens en France pour demander le précieux sésame qu’il leur permet de venir en Algérie !!!

Moi je ne vous cache pas que je suis content de cette décision du gouvernement français, la seule du gouvernement Sarko d’ailleurs qui m’a fait vraiment plaisir.

Aller, dorénavant nos glorieux « hommes d’affaires » seront traités sur le même pied d'égalité que le reste de la population, au moins dans l’attribution de visas pour l’étranger, eux, qui ont les bras trop longs à l’intérieur du pays.

 

Vous allez dire pourquoi tant d’animosité envers nos patrons? Je vous dirais pourquoi, un simple citoyen qui veut amener son père ou sa mère se soigner en France, il se voit obliger de faire le parcours du combattant pour avoir le visa, au moment que nos hommes d’affaires vont en pèlerinage chaque fin d’année dans ce pays pour fêter le réveillon !? Et ne me dites pas que ce n’est pas vrai, car on les voyait venir en masse chaque fin d’année en France.

Personnellement, j’ai des doutes sur la période même durant laquelle cette décision a été prise, et qui coïncidait, comme par hasard, avec ce traditionnel « pèlerinage », peut-être que les autorités françaises ont voulu par cette mesure gâcher la fête à ces moqueurs de, oh pardon, je voulais dire à ces moteurs de l’économie nationale.   

 À propos de pèlerinage, j’ai eu l’occasion de rencontrer ici à Montréal, un de nos sacrés hommes d’affaires, qui venait en visite familiale au Canada, juste après avoir effectué le pèlerinage à La Mecque. Ce monsieur est propriétaire d’une grande entreprise de travaux publics dans l’ouest du pays, en discutant avec lui des attributions de marchés en Algérie, l’entrepreneure n’a pas caché le rôle que jouent les pots-de-vin dans l’attribution de ces derniers, un véritable secret de polichinelle en Algérie, « c’est une condition sine qua non si tu veux que ton entreprise survive » me dit-il.

 

Pour l’anecdote, il m’a avoué que c’est « à cause de cela d’ailleurs, qu’il allait chaque année à La Mecque avec sa famille, ils partaient-dit-il- se purifier des péchés de la corruption qu’il se voyait obliger de donner pour décrocher des projets dans son secteur ! Quelle extraordinaire idée! Qui a dit que nos big boss n’ont pas d’idées originales ?

 

Qu’ils ne viennent pas nous dire que les restrictions de visa pour nos hommes d’affaires, va nuire à l’économie algérienne, cette décision va nuire aux « besnassias », aux trabendistes, c’est ainsi qu’il convient de les appeler, car ils n’ont jamais été créateurs de richesses, sauf pour eux-mêmes et leurs proches, bien sûr, et de la façon dont tout le monde est au courant.   

 

Qu’ils ne nous disent pas, non plus, que le problème des visas est un problème qui entrave les relations algéro-françaises.

Quand on entend nos politiciens nous rabâchés de discours sur la colonisation, sur les excuses françaises et les indemnisations, notamment celles des victimes des essais nucléaires français dans le désert algérien, ensuite on voit, ces mêmes hommes politiques, avorter le projet de loi incriminant la colonisation, et qui a été, rappelons le, proposé par des députés de l’assemblé algérienne « souveraine », on comprend mieux pourquoi ils se sentent tellement offusqués par les restrictions de visas.

Omar

Le 05 janvier 2010

 

 

31 janvier 2011

Elle

notre_belle_mediterranee_plus_belles_photos_mediterranee_273678Quand j'ai envie de m'évader de mon quotidien d'étranger, je dois la voir

Quand j'ai envie de narrer mes étrangetés, je dois la voir

Quand je me mets devant elle, et sans que je parle, elle doit savoir

"Elle " elle sait m'écouter sans que je parle.

"Elle " elle a le pouvoir de lire ma mimique

"Elle " elle sait absorber ma colère, mon angoisse et ma panique.

"Elle " elle sait bien que j'appartiens à ces êtres dits mélancoliques.

"Elle " elle est toujours la première à partager mes joies et mes peines

"Elle " elle est la seule devant qui je ne peux retenir mes larmes

"Elle " elle est la seule qui a pu me faire tomber éternellement sous son charme

"Elle " elle est l'unique personne à qui je peux me confier et qui n'ajoute jamais à mes soucis un nouveau drame.

Aujourd'hui, je me suis assis devant elle

Comme d'habitude quand je contemple sa beauté, je constate la grandeur du Créateur

Avec elle, je remonte dans le temps

Avec elle, je fais le bilan d'une expérience, je feuillette des pages de ma vie qui sont passées à jamais.

Comme d'habitude, elle m'a regardé droit dans les yeux, le bleu de ses yeux me fascine, il me rappelle mes premiers amours, il me rappelle mes premières blessures

"Elle " elle est la seule femme à qui je peux me confier... lui parler de mes sentiments envers une autre femme sans qu'elle soit jalouse .

Car "Elle ", elle sait bien comme moi, qu'on ne peut jamais forcer quelqu'un à aimer.

Car "Elle ", elle sait bien comme moi, que l'amour fait partie de ces choses spontanées et magiques qu'on ne peut jamais imposer.

Car "Elle ", elle sait bien que le cœur est un organe souverain et libre dans lequel l'amour peut être déclenché par un regard, par un geste, par un mot ou par des larmes, mais jamais en usant de la ruse comme moyen, ou comme arme.

Comme d'habitude, elle m'a écoutée jusqu'à la fin

Comme d'habitude, elle n'a rien dit, et elle s'est contentée de me répondre par le son de ses vagues effleurant sur les galets de la plage mes étranges idées vagues, qui divaguent.

Le bleu de ces yeux me fascine, c'est parce qu'il me rappelle les yeux de ma mère... ! Peut-être ?

C'est curieux, car même le mystère de l'orthographe à fait qu'entre les mots "Mère " et "Mer " il n'y a qu'une lettre de différence ; le « E », un « E » comme « Étranger », enfin comme moi ici, en ce moment précis, sur cette fameuse Promenade des Anglais qui m'enchante tant et qui me dénigre tant

"Elle " ? N'est d'autre que la méditerrané, ma Mer, mon inspiratrice et mon amie la plus fidèle, la seule devant qui, je ne peux être qu' un admirateur éternel.

Omar Ouagued

Nice, octobre 2006

31 janvier 2011

Corruption en Algérie, un fléau qui nous fait mal

corruption2Il lui manquait deux points pour qu'il soit admis en deuxième année universitaire, dans sa quête des deux précieux points, Mourad, étudiant en première année économie et gestion dans une université algérienne, décide, comme  la plupart des étudiants algériens qui se trouvent dans telle situation, d'aller voir le professeur responsable de son département.

L'enseignant l'invite à son bureau, Mourad heureux, profite de l'occasion pour exposer son problème en tentant de gagner la sympathie du professeur " Cela serait triste que je perde une année pour deux points, je suis sûr que si certains enseignants corrigent de nouveau mes papiers, j'aurais au moins dix points de plus".

L'enseignant fait mine d'être très compréhensif, "oui deux points ce n'est rien " "on va pas perdre une année pour deux points " dit-il à son étudiant qui commence à apercevoir une petite lueur d'espoir. Mais tu sais " poursuit le professeur "nos les enseignants nous avons aussi nos problèmes, moi par exemple je n'arrive même pas à acheter du pain pour mes enfants !" dit-il à son étudiant qui voit en revanche cette fois-ci sa lueur d'espoir s'éclipser.

Mourad étant un habitué d'une telle lexicologie savait pertinemment que son professeur voulait autre chose que du pain pour ses enfants d'autant plus que ce n'est pas un secret pour personne qu'un professeur universitaire en Algérie touche près de dix fois le SMIC, en plus de divers avantages : Logements, stages à l'étranger… etc.

L'étudiant sort déçu du bureau de son professeur,pour lui, c'est une année de sa vie qu'il va perdre sans être sûr qu'il trouvera un travail au bout de ces études, mais le professeur ne lâche pas l'affaire, il prend le numéro de téléphone de son étudiant et il l'appelle à maintes reprises plus tard!
"Alors quand est-ce que tu vas me régler ?! en contrepartie des deux points bien sûr " insiste-t-il au téléphone avec culot et sans aucune honte.

Cela ne se passe pas dans un marché de contrebande, mais dans une enceinte universitaire, un lieu de savoir, de discipline, d'éthique et de rigueur, je ne vais pas dire que c'est le cas de tous nos professeurs heureusement, mais la chipa, nom donné communément à la corruption en Algérie, est devenue un secret de polichinelle, tout le monde en sait quelque chose, mais personne n'en parle, faute de preuves, par manque de confiance dans les institutions de l'État, notamment la justice ou tout simplement par inconscience, les facteurs sont multiples, mais la réalité est unique "la corruption est là " et elle tue l'espoir dans les yeux de nos jeunes.

Quand on te dit implicitement que tu doits glisser une somme d'argent en dessous de la table pour avoir un logement, être recruté, avoir un diplôme, ou tout simplement pour avoir un extrait de naissance, ce qui est le cas dans les régions intérieures du pays, c'est que le fléau gangrène vraiment notre société.

La corruption, en occident en l'appelle le pot-de-vin, chez nous, et puisque le vin est "haram" (interdit par la religion) on va trouver un subterfuge et on va l'appeler "kahoua" (café), une manière de la rendre "halal " (autorisé), sachant que la corruption est prohibée par la religion musulmane.

L'analyse aussi partielle soit-elle du phénomène de la corruption nous conduise à poser des questions sur ses répercutions à la fois sur notre présent, mais aussi et surtout sur notre future.

Si un médecin obtient son diplôme en payant du bakchich à ses profs, peut-il vraiment exercer son travail ? Peu-t-il sauver des gens?
Si le népotisme et la corruption prennent la place de la compétence dans les critères de recrutement, comment pouvions-nous convaincre nos jeunes de rester chez eux et de ne pas partir ailleurs?

Dans un pays où on décide de lever le salaire des députés à trois cent mille dinars (environ 30 fois le SMIC) à la veille de l'amendement par le Parlement de la Constitution, notamment l'article 74 qui permet au Président de la République de briguer un troisième mandat! N'est-ce pas une preuve que la corruption est presque institutionnalisée dans le pays?

Cela aurait été juste, si les députés représentaient vraiment la population, mais c'est loin d'être le cas, car les résultats des scrutins sont souvent orchestrés d'avance et la « Souveraineté du peuple» n'est qu'un joli refrain servant de garniture pour les discours officiels.

Aujourd'hui, en cette date du 5 juillet où l'Algérie fête son 47e anniversaire d'indépendance, le passé restera toujours glorieux, en revanche, le présent est, hélas, corrompu et le futur incertain, raison pour laquelle j'essayerai toujours de puiser dans l'histoire pour m'inspirer des vraies valeurs qui sont les notres et qui ont permis à nos aïeux de susciter l'admiration du monde entier, ces valeurs nous les avons oubliées… Nos grands-pères j'ai le sentiment qu'on leur a volé leur indépendance

Omar Ouagued
5 juillet 2010

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9 janvier 2011

Les chibanis " un patrimoine en voie de disparition"

LeCHIBANIs chibanis, ces vieux hommes qu'on croise un peu partout dans le pays et même dans le vieux continent, en France notamment où ils se sont immigrés depuis des lustres, cette génération d'hommes nés au début du 20e siècle, bien avant l'indépendance dont ils étaient la cheville ouvrière, ces mémoires vivantes, ce trésor inestimable, ces ancêtres ô combien humbles, patients et sobres.

Vêtus souvent d'une Ammama (turban) ou d'une chéchia sur la tête, d'un seroual (pantalon large), d'une veste et d'un gilet sur lequel on peut remarquer la fameuse petite horloge argentée reliée à la poche par une fine chaîne bien visible, synonyme d'un chic d'antan. Les vêtements des chibanis représentent un patrimoine en soi, une icône identitaire dans un pays où on veut nous faire croire que notre identité fait défaut.

Lorsque tu discutes avec un chibani qu'il soit lettré ou illettré, et si tu saurais l'écouter non seulement l'entendre, sache que c'est un livre qui s'ouvre devant toi, un livre d'histoires personnelle et collective et un recueil de saggesses.

Si tu veux apprendre ou récolter des témoignages que tu ne trouveras nulle part dans les manuels scolaires, c'est l'occasion, mais avant cela, il faut que tu te débarrasses des prétentions de ta génération, ne joue surtout pas au moderne, ne lui parle pas d'Internet, des voitures avec GPS, des baskets en vogue, de Missi ou de tes artistes préférés, c'est sans intérêt pour lui.

Pour un Chibani ces tendances modernes sont frivoles et superficielles, lui, il vient d' une autre ère et c'est la profondeur qui prône, c'est l'expérience humaine en toute sa splendeur et son amertume, une expérience acquise à travers les années d'une vie souvent laborieuse, garnie de souvenirs parfois très douloureux . N'oublions pas que nos chibanis ont vécu la 2e guerre mondiale, la guerre de libération et la décennie rouge que l'Algérie a vécue, mais en dépit de cela, ils sont restés debout, fier de leur pays et avec une pureté et une authenticité ô combien rare de nos jours.

Un vieux qui est né au début du siècle dernier dans un douar (hameau) à l'Aurès, à Touat ou dans l'Oranie, dans une époque ou le colonialisme faisait ravage, il n'avait pas la chance d'aller à l'école, car il était tout simplement indigène, pire encore, dés l'âge de 18 ans il se trouvait engager de gré ou de force dans l'armée française. Beaucoup de nos aïeux ont servi de chair à canon durant la Deuxième Guerre mondiale pour combattre le nazisme en contrepartie, on leur a promis, de l'indépendance de leur pays aussitôt le Reich est vaincu.

Des dizaines de milliers ont trouvé la mort dans le front, mais ceux qui ont survecu, ils ont porté les armes contre le colonisateur qui n'a pas tenu sa promesse, ils ont combattu pour leur liberté et celle de leur pays, une guerre à travers laquelle ces jeunes qui sont devenus les chibanis d'aujourd'hui prendront leur destin en main après un siècle et demi de colonisation et d'humiliation.

En évoquant cette période, il me vient à l'esprit le souvenir de mon grand-père (allah yarhmou) que dieu l'accueil en son vaste paradis, lui qui me demandait souvent de jeter la casquette que je mettais sur ma tête souvent quand j'étais adolescent "enlève moi cela yen3al oualdik baghi touali roumi oula "(enlève moi cela que tes parents soient maudits, tu veux ressembler au colon ou quoi), me dit-il toujours quand il me voyait avec la casquette, moi qui voulais être fashion...

Je n'ai jamais compris pourquoi mon grand-père me demandait d'ôter la casquette jusqu'au jour où il nous a raconté comment, lui et beaucoup d'autres Algériens, étaient exploités dans les années 50 par un contremaitre colon dans un chantier où ils avaient pour tâche de creuser un tunnel dans une montagne. " Le colon portait souvent une casquette", nous a-t-il précisé.

C'est seulement là que j'ai compris... Pauvre grand-père, il ne pouvait pas concevoir comment le colonisateur n'a pas réussi durant un siècle et demi à remplacer sa chéchia par une casquette alors que son petit fils, qui n'a pas connu l'atrocité de cette période, a opté de facto pour la casquette !

Dans un monde de mondialisation galopante, la symbolique de cette histoire résume elle seule la problématique de la relation de notre jeunesse à son histoire et à son patrimoine.

Les chibanis, je me lasserai jamais de les écouter, de les provoquer parfois, parce qu'il faut les provoquer pour qu'ils parlent, mais une fois qu'ils parlent c'est tout notre patrimoine qui remonte à la surface d'un présent ô combien en défaut de repères.

Omar Ouagued
Juin 2009

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